Le frugalisme, ou l’anticipation maximale
Être frugaliste n’est pas une simple lubie, il s’agit d’un projet de vie qui s’anticipe dès la fin de l’adolescence pour espérer partir à la retraite très tôt, souvent autour de 40 ans.
Aussi, au moment où les copains choisissent la formation qui les mènera au métier rêvé, les frugalistes optent celle qui sera la plus lucrative. Un calcul souvent juste car, pour amasser le plus d’argent en un minimum de temps, mieux vaut avoir un salaire confortable. Les formations d’ingénieur, d’architecte, ou celles qui mènent au statut de cadre ou cadre supérieur sont les plus plébiscitées par ces futurs défenseurs de la consommation raisonnée. Il en est de même pour les métiers où l’on peut faire beaucoup d’heures supplémentaires, et donc avoir un beau salaire chaque fin de mois.
Or, contrairement aux autres, les frugalistes ne se servent pas de leurs revenus - même très confortables - pour se faire plaisir sur le moment. À l’image des fourmis, ils mettent un maximum d’argent de côté et ont des modes de vie dignes des ascètes. Dépenser n’est pas un plaisir pour eux, car leur bonheur se trouve dans la liberté.
Comment on fait pour devenir frugaliste ?
Si vous imaginez que l’argent mis de côté va vous permettre de faire des voyages, de vous offrir une belle maison ou une voiture de sport, vous faites fausse route. Le frugaliste compte le moindre euro comme un trésor, car c’est grâce au montant qu’il réunira qu’il pourra s’offrir le luxe d’une retraite précoce. Avec des revenus passifs ou une coquette somme de côté, il vivra alors des années sans se soucier du lendemain.
Son luxe justement est le temps qu’il aura pour lui à la retraite. Sans contrainte financière, la voie sera libre pour faire ce qui l’intéresse, pour prendre le temps de vivre tout simplement.
Mais en attendant ce jour, chaque centime est passé au crible car ses revenus doivent et devront toujours être supérieurs à ses dépenses. Alimentation, loisirs, habitat et transport, il est passé maître dans l’art d’épargner. Pas question d’avoir une grande villa avec jardin s’il peut se contenter d’un petit appartement moins cher. Et pourquoi dépenser des fortunes dans des activités alors que beaucoup sont gratuites. Certains prendront cela pour de la radinerie, d’autres ne comprendront pas ce sens aiguisé du sacrifice. Mais qu’importe, le frugaliste sait où il va et il n’a pas peur de s’en donner les moyens. Quand la majorité continuera à travailler jusqu’à 62 ans, lui sera déjà bien loin et nombreux seront ceux qui lui envieront son temps libre.
Frugalisme or not ? Avant de vous lancer, demandez-vous si vous préférez profiter un peu chaque jour de ce que la vie vous offre, ou vous priver pendant 20 ans pour devenir maître de votre temps et de vos finances. Au risque de vous décevoir, aucune réponse ne l’emporte donc sur l’autre car chaque idéal de vie est une valeur sûre, tant qu’elle est la vôtre.